Au nom du père
Depuis 2005, les parents ont le droit de donner à leur enfant comme nom de famille celui de son père, de sa mère ou une combinaison des deux. Bien que la possibilité existe depuis dix ans, elle est rarement exploitée. Nom de famille rime encore souvent avec patronyme.
En 2014, près de 820 000 bébés sont nés en France dont 781 167 en France métropolitaine, d’après l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Sur l’ensemble de ces nouveaux-nés, 83,1 % portent le nom de leur père contre seulement 10,2 % une combinaison des noms des deux parents. 6,5 % des bébés, quant à eux, prennent le nom de leur mère. Une marque d’émancipation et d’égalité des sexes ? Pas vraiment, dans 9 cas sur 10, le père n’a en fait pas reconnu l’enfant à la naissance.
Quand les parents sont mariés, la tradition du nom du père est encore plus forte.
Mais aujourd’hui, plus de bébés naissent hors mariage, de parents en concubinage ou en union civile, que de parents mariés.
En 1964, seulement 5,9 % des bébés naissaient hors mariage en France. En 2014, 57,4 % des bébés naissaient de parents non mariés.
Les parents non mariés ont plus souvent tendance à donner comme nom de famille à leur enfant une combinaison de leurs deux noms, mais nom de famille et patronyme se confondent dans les 3/4 des cas.
La tradition d’accumuler de combiner les noms des deux parents est plus forte dans certaines régions, notamment en Bretagne et surtout dans le Sud-Ouest, peut-être du fait de l’influence des cultures hispano- et lusophones. En effet, près de 60 % des bébés dont la mère est née en Espagne et 55 % de ceux dont la mère est née au Portugal portent comme nom de famille une combinaison des noms de leurs parents.