Des murs frontaliers partout dans le monde
Des murs contre la guerre, contre l’immigration, contre le terrorisme, contre les trafics. Les fortifications interétatiques se multiplient partout dans le monde.
Guerre froide, décolonisation, mondialisation, conflits ethnico-culturels, terrorisme. Suivant les périodes, les raisons avancées pour justifier la construction de murs frontaliers varient. Entre 1975 et 2000, le nombre de frontières fortifiées est resté relativement stable traduisant un certain apaisement des tensions internationales mais depuis les attentats du 11 septembre 2001, il augmente de façon exponentielle, à la fois pour freiner les mouvements de population et limiter les trafics. Aujourd’hui, il y en aurait au moins 65.
Cette année, une poignée de pays s’est lancée dans la construction d’obstacles physiques à toute personne voulant passer leurs frontières. Le président conservateur hongrois a lancé la construction d’un mur avec la Serbie pour lutter contre les migrants vers l’Europe, alors que le Royaume-Uni prévoit d’en construire un à Calais. Le Kenya construit une barrière pour limiter l’entrée des terroristes somaliens Al Shabab sur son territoire, tout comme la Tunisie, la Jordanie et l’Arabie Saoudite qui bâtissent des murs frontaliers avec respectivement la Libye, la Syrie et l’Irak pour empêcher la venue de terroristes islamistes d’Al Qaida et de l’organisation État islamique.

SOURCE : ELISABETH VALLET, CHAIRE RAOUL-DANDURAND, UQAM ET COMPILATION, 2011
Malgré cette profusion, certains géographes, historiens et spécialistes de géopolitique mettent en doute l’efficacité de ces dispositifs et leur coût. En 2011, le marché du frontalier militaire représenterait 17 milliards de dollars soit environ 15 milliards d’euros, d’après Elisabeth Vallet, spécialiste de géopolitique des frontières à l’université du Québec.
Ils fournissent une illusion de sécurité, pas une vraie sécurité
Marcello Di Ciuto, auteur du livre « Murs, voyage le long des barricades »
La fermeture des frontières ne fait que déplacer le problèmes
Reece Jones, professeur à l’université d’Hawaï