Corée du Nord et Corée du Sud : 60 ans de tensions
Depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53), divers incidents et affrontements, la plupart provoqués par la Corée du Nord, ont menacé de mettre à mal le cessez-le-feu conclu entre les deux États rivaux. Aujourd’hui, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a placé ses troupes sur le pied de guerre, ce qui est loin d’être une première dans l’histoire des rivalités entre les deux Corées. Petit historique de ces incidents dont certains ont failli replonger la péninsule coréenne dans un conflit à grande échelle.
Un cessez-le-feu met fin à trois ans de conflit, mais aucun traité de paix n’est jamais venu le ratifier. Techniquement, les deux États sont toujours en état de guerre.
Un bateau de la Corée du Sud essuie des tirs nord-coréens. Le bateau coule et 39 des 70 membres d’équipage sont tués.
Une équipe de 31 commandos nord-coréens réussissent à pénétrer en Corée du Sud et à s’approcher de la Maison bleue, la présidence sud-coréenne occupée à l’époque par Park Chung Hee. Ils sont interceptés par les services de sécurité sud-coréens et 29 d’entre eux sont tués dans les affrontements qui ont suivi. L’un des survivants révèle que le but de la mission était d’assassiner le président Park. 68 Sud-coréens et 3 Américains sont également morts.
Des soldats nord-coréens lancent une attaque contre une équipe de bûcherons en train d’abattre un arbre dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. Deux soldats américains sont tués et l’incident devient connu sous le nom de l’ « affaire du meurtre à la hache ».
La Corée du Nord bombarde un mausolée de Rangoun, en Birmanie, au cours d’une visite du président sud-coréen Chun Doo-hwan. Il survit à cette attaque mais 21 personnes, dont des ministres, sont tuées.
Une bombe posée par deux agents nord-coréens à bord d’un vol de la compagnie Korean Air explose en survolant la mer Andaman. La totalité des 115 personnes à bord sont tuées. Les deux agents tentent d’échapper à la capture en avalant du cyanure mais l’un d’eux est arrêté en vie.
Un sous-marin nord-coréen en mission d’espionnage s’échoue près du port oriental sud-coréen de Gangneung. La quasi totalité de l’équipage de 25 membres ainsi que des infiltrés qui se trouvaient à bord sont tués après 45 jours de chasse à l’homme.
Heurts entre bâtiments sud-coréens et nord-coréens au large de l’archipel de la Corée du Sud Yeonpyeong, situé en mer Jaune à 12 km des côtes de la Corée du Nord. Un torpilleur nord-coréen est coulé et trois navires de patrouille sont très endommagés. Le nombre des victimes nord-coréennes est estimé à une cinquantaine.
Lors d’affrontements en mer à Yeonpyeong, un bateau de patrouille sud-coréen fait naufrage, tuant six personnes.
La corvette sud-coréenne Cheonan coule près de l’île de Baengnyong, en mer Jaune et 46 marins trouvent la mort. Une enquête internationale conclut que le vaisseau a été torpillé par un sous-marin nord-coréen. Pyongyang dément toute implication. Évidemment.
La Corée du Nord bombarde l’île frontalière de Yeonpyeong dans la mer Jaune, faisant quatre morts, deux marines et deux civils.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un ordonne à ses troupes déployées à la frontière de se mettre sur le pied de guerre, à la suite d’un exceptionnel échange de tirs d’artillerie entre les deux Corées. Kim Jong-Un, en menaçant Séoul d’opérations militaires concertées, souhaite appuyer un ultimatum exigeant que la Corée du Sud cesse sa guerre de propagande.
Ce n’est pas un coup d’essai pour le dirigeant nord-coréen, qui, en 2013 avait déjà déclaré « l’état de guerre » avec le Sud. Les chefs d’état-major sud-corées ont répliqué en s’adressant directement à l’Armée populaire de Corée (APC) en l’appelant à s’abstenir de « tout acte irréfléchi » et en prévenant qu’ils ne resteraient pas les bras croisés en cas de nouvelle provocation. Comme le professeur d’études nord-coréennes à l’université de Séoul Yoo Ho-Seo le précise :
Nous avons vu ça à plusieurs reprises, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas dangereux.