Être frondeur ne rend pas toujours populaire
La politique est-elle un jeu de chamboule-tout ? En cette période d’universités d’été et à l’approche des élections régionales, l’institut de sondage Harris Interactive a publié une analyse à partir de son baromètre mensuel, s’interrogeant sur la popularité des frondeurs de l’an passé. Cracher sur le gouvernement quand on est ministre fait-il ensuite monter dans les sondages ? Auprès de l’ensemble des Français, pas vraiment mais suivant les opinions politiques des sondés, certains coups de gueule peuvent être bienvenus.
Premier exemple : Arnaud Montebourg

Frondeur depuis la fête de la Rose de Frangy 2014 où il proposait une « cure de redressement » à François Hollande, il est viré du gouvernement fin août 2014. Au regard de l’ensemble des Français, l’ex-ministre inspire peu et sa cote de confiance stagne autour des 25 % depuis un an malgré ses tentatives pour attirer l’attention et passer pour quelqu’un de normal.
Toutefois, après sa sortie de piste fin août 2014, l’ex-ministre du redressement a connu un certain regain de popularité chez les sympathisants socialistes mais surtout chez les sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts et du Front de gauche. Une tendance qui s’est confirmée au cours de l’année, pendant laquelle Arnaud Montebourg a su jouer de la couverture médiatique et qui s’est même accentuée depuis sa tribune polémique dans le JDD en juin, co-signée avec Matthieu Pigasse dans laquelle il dénonçait la politique gouvernementale, notamment économique une fois de plus. Ainsi, depuis qu’il n’est plus ministre, le frondeur socialiste a gagné 13 points de confiance chez les sympathisants écologistes et 18 points chez ceux du Front de gauche. #concurrencerMelenchon
Seulement 1 Français sur 5 accorde sa confiance à Arnaud Montebourg, mais le frondeur est devenu très populaire dans les rangs du Front de gauche.
Deuxième exemple : Cécile Duflot

Ministre écologiste au sein du gouvernement à majorité socialiste de Jean-Marc Ayrault, Cécile Duflot a fini par jeter l’éponge et par démissionner fin août 2014. Un affront chez les socialistes qui estimaient avoir fait de leur mieux pour accueillir la mouvance écologiste au sein de leur politique. Prendre la porte n’a pas poussé vers le haut Cécile Duflot dans la confiance des Français, qui ne sont qu’environ 15 % à la voir d’un bon oeil. La publication, en août 2014, de son livre « De l’intérieur », dans lequel elle critique le gouvernement et la politique de François Hollande, n’a pas non plus été de bonne augure. #fail
Cécile Duflot a su conserver sa popularité dans son camp, mais peine à conquérir le reste des Français, notamment les sympathisants du Parti socialiste et du Front de gauche qui perdent confiance en elle.
Chez les sympathisants socialistes, sa cote de confiance est même en chute libre depuis sa démission, perdant près de 30 points en un an et demi. Il n’y a que dans les rangs de Jean-Luc Mélenchon où son coup de gueule a eu un effet positif momentané. #revolution
Dans son propre camp, ses coups de gueule n’ont pas été bien accueillis par tous. La participation au gouvernement divise encore et toujours le parti écologiste, comme le cristallise la question de l’alliance avec le Parti socialiste au premier tour des régionales. Pour les journées d’été du Parti ce mois-ci, Cécile Duflot était toutefois dans une phase ascendante, sauf chez les sympathisants du Front de gauche, malgré les alliances entre les deux partis en vue des régionales.