On fait monter les paris (sportifs)
En 2014, plus des trois quarts des Français annonçaient avoir parié ou joué à un jeu de grattage ou de loterie au moins une fois dans leur vie et 56,2 % avaient joué dans l’année, contre 46,4 % « seulement » en 2010.
Avec 32 700 points de vente en France (autant que de boulangeries), la Française des jeux, détenue à 72 % par l’État, domine le secteur et a vu son chiffre d’affaires doubler en 20 ans pour atteindre 13 milliards d’euros l’an dernier. Parmi les domaines qui montent, les paris sportifs.
Foot, tennis, ou encore hockey-sur-glace et rugby, les paris sportifs comptent aujourd’hui pour 15,2 % du chiffre d’affaires de la Française des jeux (FDJ), près de 4 fois plus qu’en 2007, malgré l’ouverture à la concurrence sur internet en 2010.
En 2014, 3 millions de Français ont misé 1,9 milliard d’euros auprès de la FDJ. Des chiffres qui font froid dans le dos, surtout quand on sait que le marché mondial des paris sportifs dépasserait 1 000 milliards de dollars et serait à 90 % illégal (source : AFP).

D’après l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), plus d’1,1 milliard d’euros ont été misés en paris sportifs l’an dernier, soit 30 % de plus qu’en 2013.
Il faut dire que 2014 offrait un calendrier sportif exceptionnel avec les JO de Sotchi pendant lesquels près de 2 millions d’euros ont été parié et la Coupe du monde de football à Rio et ses 192 millions d’euros misés, deux fois plus que pour le Mondial de 2010.
Foot, sport le plus populaire, même pour les parieurs
63 % des paris sportifs enregistrés en 2014 concernaient des matchs de foot, contre seulement 15 % pour le tennis et 10 % pour le basketball. À elle seule, la Coupe du monde au Brésil raflait 10 % des mises.
301 000 €
C’est le montant des mises en France générées par chaque grand match de Ligue 1 ou de Ligue des Champions.
Des jeunes qui jouent gros
Chaque semaine, ce sont en moyenne 170 000 personnes qui parient. Alors que les 18-24 ans sont sous-représentés au niveau des paris hippiques et des jeux de cercle (grattage, loterie), ils représentent près d’un parieur sportif sur trois.
En 2013, tout jeu confondu, chaque Français dépensait en moyenne 164 euros par an, soit près d’1 % de ses dépenses totales annuelles, deux fois plus qu’en 1982.
Deux départements étaient particulièrement enclins aux paris sportifs : l’Ile-de-France et la Corse avec des mises de 356 à 509 euros par habitant.
Attention aux moyennes : au dernier trimestre 2014, 10 % des parieurs sportifs concentraient les trois quarts des mises et à eux seuls les 1 % les plus flambeurs pariaient 35 % des mises. De gros joueurs, que la FDJ qualifie, embarassée, de « problématiques ». En trente ans, les pertes dûes au jeu ont été multipliées par 4, en moyenne…