Tsipras reconquiert le coeur des Grecs
Tous les Grecs étaient attendus hier dans les isoloirs. Le but : élire les 300 députés qui composent le Parlement hellénique lors d’élections législatives anticipées. Objectif pour le Premier ministre démissionnaire Alexis Tsipras : regagner la majorité au Parlement. Pari réussi.
Ces législatives interviennent un peu plus d’un mois après la signature d’un troisième plan d’aide faisant persister une politique d’austérité dans le pays. Le Premier ministre s’était alors fait lâcher par son propre camp : le parti de gauche radicale se retrouve scindé en 2, 43 des 149 députés de Syriza sont dissidents et forment un nouveau parti, l’Unité populaire.
Sa majorité perdue, Alexis Tsipras avait annoncé sa démission le 20 août dernier. Depuis lors, c’est Vassiliki Thanou, la présidente de la Cour de cassation, qui occupait le poste de Premier ministre par intérim.
Électeurs désenchantés
L’idée derrière ces nouvelles élections est donc celle d’un fresh start où la population sera amenée à renouveler (ou non) sa confiance en Syriza pour sortir le pays de la crise.
Autrement, le quadriennat reviendrait à Evángelos Meïmarákis, leader du parti conservateur de centre-droit Nouvelle Démocratie.
Pour ce qui est de la confiance, l’heure semblait plutôt laisser place à la désillusion au regard du taux d’abstention, approchant les 44 %, soit un peu plus qu’en janvier (63,6 %) mais un taux moins élevé que lors des élections en France.
Syriza renforcée, Unité populaire évincée
SOURCE : MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR GREC
Obtenant 35,46 %, soit près d’un point de moins qu’en janvier, Syriza a certes perdu 4 sièges par rapport aux élections de janvier, mais Alexis Tsipras a réussi à réduire au silence l’aile gauche dissidente de son parti. Unité Populaire n’est pas parvenue à franchir la barre des 3 % des suffrages permettant d’entrer au Parlement. Quant aux autres formations, leur poids au Parlement reste stable : la droite de la Nouvelle Démocratie gagne un siège (76), Aube dorée gagne un siège et reste la 3e force politique avec 18 députés. Les communistes du KKE gardent 15 sièges alors que les socialistes du Pasok les dépassent en gagnant 4 sièges (17). L’Union des centristes entre au Parlement pour la première fois obtenant 9 sièges alors que le parti centriste To Potami perd 5 députés.